STRONGLES DIGESTIFS
(24/10/2025)


➤ Que sont les strongles digestifs ?
Les strongles digestifs sont des vers ronds (nématodes) qui parasitent l’estomac et les intestins des bovins, ovins et caprins. Le plus fréquent en élevage est Ostertagia ostertagi, responsable de l’ostertagiose. Ces parasites se développent principalement chez les animaux au pâturage.
Il existe deux formes principales :
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Ostertagiose de type I : troubles digestifs légers à modérés, diarrhée verdâtre, rarement mortelle.
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Ostertagiose de type II : réactivation de larves enkystées en fin d’hiver → forte mortalité possible.
➤ Cycle du parasite
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Les vers adultes pondent des œufs éliminés dans les bouses.
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En 7 à 10 jours, ces œufs évoluent en larves infestantes (L3) dans le milieu extérieur, sans hôte intermédiaire.
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Les bovins s’infestent en broutant l’herbe contaminée.
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Les larves migrent ensuite dans la caillette ou l’intestin, où elles deviennent adultes.
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Certaines larves peuvent s’enkyster (hypobiose) pour passer l’hiver et se réactiver au printemps suivant.
Le développement des larves est favorisé par des conditions humides et tempérées (20–24 °C).

➤ Symptômes
Les signes varient selon l’intensité de l’infestation :
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Diarrhée liquide, souvent verdâtre
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Amaigrissement et déshydratation
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Poil terne et piqué
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Baisse d’appétit et de croissance
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Muqueuses pâles (anémie)
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Baisse de production laitière
Les jeunes animaux sont les plus sensibles, notamment lors de leur première saison de pâturage.
➤ Diagnostic
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Coproscopie : recherche d’œufs de strongles dans les bouses fraîches.
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Dosage du pepsinogène : taux supérieur à 600 mU chez plusieurs animaux indique une atteinte de la caillette.
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Autopsie : observation possible de larves ou vers adultes dans la caillette.
➤ Prévention et gestion
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Raisonner les traitements antiparasitaires pour éviter les résistances et favoriser le développement de l’immunité naturelle (environ 8 mois de contact modéré nécessaire).
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Pâturage tournant : laisser reposer les parcelles au moins 3 semaines sans animaux.
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Faire pâturer les adultes immunisés avant les jeunes : effet “cul-de-sac épidémiologique”.
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Déprimage ou fauche avant la mise à l’herbe des jeunes bovins.
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Diagnostic avant traitement : ne pas traiter systématiquement, mais selon les résultats de coproscopie ou pepsinogène.
➤ En bref
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Parasite fréquent mais maîtrisable par une bonne gestion du pâturage.
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Raisonner les traitements pour maintenir l’efficacité et stimuler l’immunité.
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Surveiller les performances : une baisse doit faire suspecter une origine parasitaire.
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Le diagnostic précède toujours le traitement.

