
La Chlamydiose
(22/10/2025)
➤ Qu’est-ce que la Chlamydiose ?
La Chlamydiose est une maladie abortive due à une bactérie du genre Chlamydia, principalement Chlamydophila abortus. Elle provoque des troubles de la reproduction chez les bovins. Un animal avorte rarement deux fois de la chlamydiose, mais reste porteur et potentiellement contaminant pour ses congénères. Une vaccination efficace existe pour protéger les animaux indemnes.
➤ Épidémiologie et contamination
L’infection est souvent endémique dans les troupeaux bovins.
Les principales sources d’infection sont :
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les avortons, placentas et sécrétions utérines,
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les déjections des animaux infectés,
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le lait des femelles porteuses,
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le matériel ou les locaux contaminés.
La bactérie est résistante dans le milieu extérieur, ce qui rend la contamination possible par contact indirect.
La transmission se fait surtout par voie digestive, mais aussi respiratoire ou vénérienne (saillie).
La présence de moutons dans l’exploitation peut augmenter le risque de contamination croisée.

➤ Symptômes d’alerte
Les symptômes ne sont pas spécifiques à la chlamydiose :
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Avortements (souvent au dernier tiers de gestation).
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Non-délivrances accompagnées de placentines.
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Mortalité néonatale accrue.
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Troubles de la reproduction : infertilité, IVV allongé.
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Possibles métrites ou infections utérines.
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Chez le taureau : orchite ou baisse de fertilité.
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Chez le veau : pneumonie, arthrite, conjonctivite.
Les signes étant peu caractéristiques, le diagnostic de laboratoire est indispensable.
➤ Diagnostic
Le diagnostic repose sur deux approches complémentaires :
1. Diagnostic direct
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PCR (recommandée) : sur placenta, avorton, liquide stomacal ou écouvillon vaginal.
À réaliser dès l’avortement, avant toute congélation de l’échantillon.
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La coloration de Stamp existe mais est peu spécifique.
2. Diagnostic indirect
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Sérologie ELISA ciblant C. abortus (sans réaction croisée avec C. pecorum). Un sondage sur 6 vaches à problème de reproduction est conseillé. Si 4 sur 6 sont positives, l’imputabilité de la chlamydiose est fortement probable.
Après un avortement, il est préférable de réaliser une PCR pour relier l’événement à une infection à Chlamydia abortus.
➤ Comment se prémunir ?
Mesures sanitaires :
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Isoler les nouveaux animaux introduits et effectuer un dépistage à l’introduction.
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Isoler les vaches ayant avorté et ne pas conserver leur descendance.
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Ramasser et éliminer rapidement les produits de mise bas (placentas, avortons).
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Renforcer les mesures d’hygiène en salle de vêlage et désinfecter les locaux.
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Séparer bovins et ovins, surtout en cas de cohabitation.
Mesures médicales :
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L’antibiothérapie (tétracyclines) n’est pas recommandée à ce jour.
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Une vaccination préventive est disponible (hors AMM chez les bovins mais reconnue efficace) :
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Vaccin vivant atténué à base de souche C. abortus 1B thermosensible.
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Injection 4 semaines avant la mise à la reproduction.
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Rappel tous les 2 à 3 ans.
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Ne pas vacciner les femelles gestantes.
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Vacciner de préférence les génisses séronégatives avant la reproduction, après contrôle sérologique.
➤ En résumé
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Surveiller les avortements et agir rapidement.
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En cas de doute, réaliser un dépistage PCR par prise de sang ou sur produit d’avortement.
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Contrôler les introductions de bovins.
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Mettre en place la vaccination pour protéger le troupeau.
➤ Zoonose : un risque faible mais réel
Certaines espèces de Chlamydia, comme C. psittaci (provenant des oiseaux) et C. abortus, peuvent être transmissibles à l’Homme ; le risque reste faible chez les bovins, mais des précautions d’hygiène rigoureuses restent indispensables.